De Manet à Picasso, trésors de la Johannesburg art gallery et du musée Léon-Dierx
Exposition du 25 novembre 2016 au 4 juin 2017
Rassemblées pour la première fois, les collections d’art français des XIXe et XXe siècles du musée Léon Dierx et de la Johannesburg Art Gallery forment un ensemble unique dans l'hémisphère sud.
Claude Monet, Henry de Toulouse-Lautrec, Auguste Rodin, Paul Gauguin, Gustave Caillebotte, Maurice Denis, Pierre Auguste Renoir, Odilon Redon, Pierre Bonnard, Édouard Vuillard, etc. s’affranchissant des codes de la tradition académique du XIXe siècle; ces artistes de renom ont élaboré durant un demi-siècle une nouvelle approche de la représentation du monde.
La sélection proposée permet de découvrir plus de 200 trésors issus des deux musées.
Deux musées, deux collections
Les collections de la Johannesburg Art Gallery en Afrique du Sud et celles du musée Léon-Dierx à La Réunion présentent, pour ce qui concerne les artistes actifs à Paris entre 1860 et la Première Guerre mondiale, des similitudes telles qu’il était tentant de les rassembler pour essayer d’illustrer avec plus de 200 œuvres de près de cinquante artistes (dont beaucoup d’estampes originales), l’histoire artistique de cette période très riche.
La sélection opérée dans les fonds disponibles permet, en évitant la production académique, d’illustrer tous les mouvements novateurs de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle.
Les deux musées ont des histoires différentes mais à leur création au début du XXe siècle, les collections initiales étaient résolument modernes ; elles se sont enrichies ensuite entre autres d’un important fonds d’estampes à Johannesburg et de la donation Vollard au musée Léon-Dierx.
Le renouveau de l'estampe au XIXe siècle
Pour comprendre comment les artistes dans cette seconde moitié du XIXe siècle arrivaient ou non à vivre de leur art, il faut se souvenir que le marché de l’art est alors structuré autour de quelques manifestations annuelles comme le Salon de peinture et de sculpture organisé par l’Académie des beaux-arts dont le jury très sélectif est fermé aux innovations esthétiques. Après 1870, les possibilités d’exposer se diversifient avec la création de Salons sans jury ni récompense, organisés par des sociétés d’artistes à Paris comme à Bruxelles, ou d’expositions de groupes comme celles des impressionnistes entre 1874 et 1886.
Les galeries d’art privées jouent à Paris un rôle essentiel auprès des artistes, en particulier celle d’Ambroise Vollard (1866-1939), Réunionnais d’origine, célèbre découvreur de talents et défenseur des artistes devenus célèbres en partie grâce à lui : Gauguin, Cézanne, Émile Bernard, Mary Cassatt, Valtat ou Picasso. Il participe largement au renouveau de l’estampe originale en publiant des albums, entre autres avec les Nabis, peintres graveurs comme Maurice Denis, Vuillard, Bonnard ou Ker-Xavier Roussel. Il édite aussi de nombreux livres de bibliophilie illustrés par Rodin, Bonnard ou Odilon Redon par exemple.
Toutes les techniques de l’estampe en vogue à l’époque sont ici représentées comme la gravure sur bois (Lepère, Vallotton, Gauguin), l’eau-forte et la pointe-sèche (Manet, Pissarro, Berthe Morisot Mary Cassatt, Besnard ou Picasso), le monotype (Degas ou Gauguin) et surtout la lithographie avec les Nabis, Renoir, Steinlen, Toulouse-Lautrec, Fantin-Latour ou Odilon Redon).