La Sainte Famille aux cerfs

1947.01.09

Ancien numéro : 1947.01.09.94

La Sainte Famille aux cerfs

titre factice

Création

; Graveur

BRESDIN Rodolphe En savoir plus

• Date de naissance12 août 1822
• Lieu de naissanceMontrelais
• Date de décès11 janvier 1885
• Lieu de décèsSèvres
• La vie et la carrière de Rodolphe Bresdin illustrent la vie d’un artiste bohème du XIXe siècle, désespérément pauvre. Issu d’un modeste milieu, il se familiarise dès l’enfance avec le métal en dérobant les outils de tannerie de son père pour graver ses toutes premières pièces. À seize ans, voulant devenir graveur, il se rend à Paris. Il choisit de ne pas intégrer d’atelier susceptible de le propulser vers des horizons plus élevés, s’obstinant à chercher seul une clientèle qui ne se présente pas. Il vend son travail à des brocanteurs occasionnels qui ne lui apportent aucune stabilité professionnelle et financière. Il envoie quelques œuvres au Salon de 1848 puis quitte Paris pour Tulle, Bordeaux et Toulouse où il réside jusqu’en 1869. Sa situation s’améliore un peu grâce à la rencontre de deux notables qui lui achètent quelques œuvres et lui trouvent une place de professeur à la Compagnie des chemins de fer du Midi. À Bordeaux, il enseigne les rudiments de la gravure et de la lithographie à Odilon Redon. De retour à Paris en 1870, il se trouve face à son échec et à sa solitude. Il quitte la France pour le Canada qui ne lui apporte pas davantage de satisfaction. À son retour, il est balayeur et cantonnier à l’Arc de Triomphe, poste qu’il ne parvient pas à conserver. À soixante-trois ans, il se retire à Sèvres où il meurt de froid et de faim dans un cabanon. L’œuvre gravé de Bresdin se caractérise par une extrême minutie et l’importance du fantastique dans le choix de ses sujets, parfois difficile à cerner. Ses estampes séduisent de nombreux auteurs comme Charles Baudelaire, Théophile Gautier, Joris Karl Huysmans ou plus tard le surréaliste André Breton. En organisant une exposition rétrospective en 1908 au Salon d’Automne, Odilon Redon contribue à révéler l’importance artistique de Bresdin dans l’histoire de l’art du XIXe siècle.

1878

La « Sainte Famille aux cerfs », bien que rien ne précise sa localisation, pourrait aussi être un épisode de la « Fuite en Egypte » puisque les mêmes protagonistes sont réunis. Compte tenu de l’âge de l’Enfant Jésus, il pourrait s’agir du « Retour d’Égypte ». Dans cette œuvre la nature paraît impénétrable tant le feuillage est dense. Pourtant, toutes les feuilles si enchevêtrées soient-elles, se distinguent les unes des autres et constituent ainsi le grand génie de Rodolphe Bresdin, capable de retravailler une plaque de cuivre au point de parfois la percer pour que le résultat soit comparable à une véritable dentelle de noir et de blanc. Bresdin meurt bien avant qu’Ambroise Vollard ne commence ses activités de marchand. Il est toutefois très possible que le galeriste ait acquis cette gravure sur les conseils d’Odilon Redon, ancien élève de Bresdin.

Eau-forte, deuxième état, sur papier de Chine.

Hauteur en cm : 37

; Largeur en cm : 25,8

Scène religieuse

; Sainte-Famille

; Sous-bois

; Végétation

; Cerf

; Echassier

; Canard

; Bible

Jésus-Christ -- Enfance et jeunesse

; Joseph (saint ; personnage du Nouveau Testament)

; Marie (sainte ; personnage du Nouveau Testament)

Égypte

estampe

Département de la Réunion

Musée Léon Dierx

p.54

La Collection Ambroise Vollard du musée Léon-Dierx Les donations de 1912 et 1947

; Notice n°9, p. 50.

Don de Lucien Vollard, 1947