Nu féminin aux cheveux roux

Numéro d'inventaire

1947.01.109

Autre numéro

Ancien numéro : 47.01.109/215

Titre

Nu féminin aux cheveux roux

Rôle de l'auteur

Création

; Dessinateur

Auteur

RODIN Auguste

  • Date de naissance12 novembre 1840
  • Lieu de naissanceParis
  • Date de décès17 novembre 1917
  • Lieu de décèsMeudon
  • Originaire d’un milieu modeste, Auguste Rodin quitte l’école à quatorze ans sachant à peine lire et écrire mais assuré de vouloir apprendre le dessin. Son père l’inscrit à la petite École, future École des arts décoratifs, dont l’enseignement consiste à copier les œuvres anciennes, enseignement qu’il complète lui-même en dessinant les antiques au Louvre et les modèles vivants à la manufacture des Gobelins. La sculpture le tente mais il échoue au concours des Beaux-Arts. Il erre d’ateliers en ateliers et y retrouve ses condisciples de la petite École. Il s’égare ensuite dans un couvent où un prieur attentif le renvoie à son art. À vingt-quatre ans, il s’installe dans son premier atelier. La notoriété de Rodin n’est pas immédiate : il doit attendre l’âge de quarante ans et la fameuse commande de la “Porte de l’Enfer” pour que son talent soit enfin reconnu. Il s’installe alors dans son atelier du Dépôt des marbres où il s’entoure de praticiens bientôt célèbres : Camille Claudel, Antoine Bourdelle, François Pompon, Aristide Maillol, etc. L’aspect le plus caractéristique de l’œuvre de Rodin est la création de figures à partir d’assemblages. L’œuvre graphique de Rodin est moins connu mais il est tout aussi important que son œuvre sculpté. Les dessins de Rodin ne sont pas de simples esquisses préparatoires à ses sculptures ; il n’y a parfois aucune corrélation entre les deux techniques considérées par l’artiste comme des formes d’art à part entière.

Date de création

1899 : vers

Description

La majorité des dessins d’Auguste Rodin a été exécutée entre 1896 et 1917, année de sa mort. Durant cette période, Rodin ne sculpte plus beaucoup et le dessin est son principal mode d’expression artistique. « Le dessin de Rodin dans sa période ultime, est à l’opposé de sa sculpture par sa souplesse et sa simplicité » (Dominique Szymusiak, « Les dessins de Rodin, ces étranges documents de l’instantané, de l’imperceptible et du furtif », in Rodin le plaisir infini du dessin, DeckersSnoeck, Anvers, 2011). L’œuvre graphique d’Auguste Rodin reste inconnu du public et de la plupart des marchands jusqu’en 1897, date de la parution de l’ « Album Fenaille », du nom de son commanditaire, le mécène Maurice Fenaille, dit aussi « Album Goupil », nom de la maison d’édition. Cet ouvrage est consacré exclusivement aux dessins du sculpteur dont une majorité de dessins en lien avec l’ « Enfer » de Dante. Deux ans plus tard, Octave Mirbeau, ami intime et défenseur de Rodin, grand admirateur de ses dessins, lui propose d’illustrer son livre intitulé le « Jardin des Supplices ». Paru en juin 1899, c’est le récit des aventures érotiques et sadomasochistes d’une Anglaise en Chine. Le narrateur, un escroc de la politique devenu compromettant pour le pouvoir politique, témoigne de scènes de tortures et de la perversion de l’héroïne nommée Clara. Mais plus que cela, le Jardin des Supplices, est une dénonciation, au début du procès d’Alfred Dreyfus soutenu par Mirbeau, de la corruption des élites politiques. L’auteur dédie son livre « Aux Prêtres, aux Soldats, aux Juges, aux Hommes, qui éduquent, dirigent, gouvernent les hommes, ces pages de Meurtre et de Sang ». Situant son action en Asie, Mirbeau dénonce aussi le colonialisme des Européens, qui transforment des continents entiers en de véritables jardins des supplices. Mirbeau et Rodin signent en 1899 un contrat avec le marchand d’art Ambroise Vollard pour une luxueuse édition illustrée du roman. L’ouvrage paraît en 1902 et comporte vingt lithographies en couleur réalisées par l’imprimeur Auguste Clot d’après les dessins de Rodin qui célèbrent presque exclusivement les plaisirs érotiques de Clara. Ce dessin est probablement l’original qui a servi de modèle à la lithographie. Il correspond au passage précis du texte de Mirbeau : « Elle était suspendue, par les poignets, à un crochet de fer ». Le crochet est difficilement repérable sur cette étude, mais le personnage a de toute évidence les mains jointes. Sa position peu naturelle trahit la contrainte. Son corps est offert au regard de tous et subit les sévices décrits par Mirbeau. Les contours du dessin sont malheureusement très effacés, mais le modèle de la chair se détache encore parfaitement du fond, de même que la chevelure rousse du personnage. Ce dessin évocateur donne une idée du scandale suscité à la parution de l’ouvrage.

Matière et technique

Mine de plomb et aquarelle sur papier.

Mesures

Hauteur en cm : 41,6

; Largeur en cm : 33,7

Sujet / thème

Nu

; Femme

Domaine

dessin

Propriétaire

Département de la Réunion

Gestionnaire

Musée Léon Dierx

Bibliographie

p.129

De Manet à Picasso : trésors de la Johannesburg art gallery et du Musée Léon Dierx

; p. 74

La Collection Ambroise Vollard du musée Léon-Dierx Les donations de 1912 et 1947

; Notice n° 112, p. 152-153.

Statut administratif

Don de Lucien Vollard, 1947

Exposition

Saint-Denis, 25 novembre 2016 - 4 juin 2017, MLD

; Exposition "De Manet à Picasso : trésors de la Johannesburg Art Gallery et du Musée Léon Dierx"

Facettes

Cliquez sur un terme pour voir toutes les œuvres de nos collections associées à ce dernier.