Le Port de Saint-Tropez
Numéro d'inventaire
1947.01.131
Autre numéro
Ancien numéro : 47.01.131
Titre
Le Port de Saint-Tropez
Rôle de l'auteur
Création
; Lithographe
Auteur
SIGNAC Paul
- Date de naissance11 novembre 1863
- Lieu de naissanceParis
- Date de décès15 août 1935
- Lieu de décèsParis
- Paul Signac passe son enfance sur la butte de Montmartre où ses parents tiennent un commerce de sellerie. À la mort de son père, la famille part s'installer à Asnieres, sur les bords de Seine, où il commence à ressentir une attirance pour la peinture, et peut librement installer son chevalet pour peindre devant le motif. À dix-huit ans, il déclare à sa mère qu’il veut « faire de la peinture impressionniste » à la manière de Claude Monet qu’il admire tout particulièrement. Sa rencontre avec Gustave Caillebotte le conforte dans sa décision : il partage avec son aîné une réelle passion pour la voile, motif récurrent dans son œuvre. Signac ne suit jamais d’enseignement académique. Il fréquente pendant quelque temps l’atelier libre d’Émile Bin mais se forme surtout auprès de ses amis peintres. Dès ses débuts, il participe à des évènements importants qui le propulsent assez vite vers le succès. Il vit très correctement de sa peinture dès les années 1890. À vingt-et-un ans, il participe à la création de la Société des artistes indépendants dont le célèbre Salon est celui des néo-impressionnistes, des artistes symbolistes et synthétistes, etc. Il en devient le président en 1908 et le reste jusqu’à sa mort. En 1884, il rencontre Georges Seurat, de quatre ans son aîné. Leur amitié ne se brise qu’avec la mort de ce dernier en 1891. Dès le départ, Signac suit son ami dans l’aventure néo-impressionniste qui commence avec la présentation d’“Un après-midi à la Grande Jatte” à la huitième et dernière exposition impressionniste en 1886. Les premiers tableaux divisés de Signac datent aussi de cette année et les recherches des deux artistes évoluent en parallèle jusqu’en 1891. Après la mort prématurée de son ami, Signac s’oriente vers une forme plus atténuée du néo-impressionnisme, comme ses camarades Henri-Edmond Cross et Maximilien Luce. Signac publie en 1899 un ouvrage fondamental qu’il intitule “De Delacroix au néo-impressionnisme” dans lequel il justifie les recherches de Georges Seurat et de ses disciples en prouvant qu’elles s’animent des mêmes motivations que celles de Delacroix. L’idée lui en est sûrement venue à la suite de la publication en 1893-1895 du “Journal de Delacroix”, recueil d’idées dont il se fait l’héritier.
Date de création
1897 : Date de début
; 1898 : Date de fin
Description
L'oeuvre gravée et lithographiée de Signac est moins connue du grand public que l'ensemble de ses peintures, mais repose toutefois sur le même principe divisionnaire, fondement de la théorie néo-impressionniste. À la mort de Seurat en 1891, Signac se pose comme le principal continuateur de l'oeuvre de son ami et devient de ce fait le chef de file de l'école néo-impressionniste. Ce rôle est accru en 1899 lorsqu'il publie "De Delacroix au néo-impressionnisme", dans lequel il explique l'origine et la raison d'être du mouvement et en justifie les recherches depuis sa création en 1886. Pour comprendre cette oeuvre, il faut savoir avant tout que les néo-impressionnistes ne partagent avec leurs illustres prédécesseurs que leur quête illimitée de la lumière et de la couleur. Pour le reste, tout est différent : alors que les impressionnistes recherchaient la spontanéité, le mouvement et la rapidité d'exécution, les néo-impressionnistes s'attachent au contraire à la réflexion, à l'étude approfondie de leurs constructions, qui obéissent toujours à des règles précises. Tout est dit, lorsque l'on sait que Seurat mettait parfois un an à exécuter une toile ! Le néo-impressionnisme de Seurat, repris par Signac sous une forme moins stricte, consiste à diviser la touche selon le principe de "contraste simultané des couleurs", créant ainsi un mélange optique. La description de cette oeuvre va nous permettre de comprendre ces théories : la scène est constituée d'une juxtaposition de petites touches plus ou moins serrées de couleurs pures. On entend par couleur pure toutes les teintes du disque chromatique, obtenues à partir des trois couleurs primaires, bleu, rouge et jaune. Ces couleurs ne sont pas mélangées sur la palette, acte hérétique pour les néo-impressionnistes, mais par l'oeil lui-même. C'est ce qu'on appelle le mélange optique. Pour que ce mélange s'effectue avec autant de précision que possible, il faut que la touche soit toute petite et rapprochée donnant une impression de petits points. En revanche, en s'éloignant, l'oeil effectue le mélange optique, et les couleurs apparaissent dans leur unité, permettant de distinguer formes et contours. Les couleurs utilisées pour cette oeuvre sont a priori le mauve et l'ocre jaune. Pourtant si l'on s'approche, le chromatisme apparaît bien plus subtil, avec plus d'une dizaine de teintes utilisées. Pour le ciel, la touche est assez uniforme, petite et serrée. L'eau du port est en revanche traitée différemment, plus large, plus vibrant, plus colorée, car elle est animée de reflets multiples que l'artiste représente dans les mêmes teintes que les motifs initiaux. Le thème du port n'est pas surprenant chez Signac car Caillebotte l'avait initié à la voile et ce sport était devenu pour lui, comme pour son aîné une véritable passion. En 1892, il se rend pour la première fois à Saint-Tropez à la voile, depuis les côtes bretonnes. Au centre de la composition s'élève le clocher de l'église de Saint-Tropez, qui n'est à l'époque qu'un petit village tranquille des bords de la Méditerranée, mais qui ne tardera pas à devenir le lieu de villégiature des artistes du début du siècle. "J'ai mis beaucoup de temps à comprendre Signac. Comme j'avais entendu définir le pointillisme : "peinture au petit point", je m'étais imaginé quelque chose qui ressemblait à un ouvrage de dame, et je passais devant les Seurat et les Signac sans m'arrêter. Quand j'eux compris ce qu'était la "division du ton", j'appréciais à mon tour la valeur de Signac." (Ambroise Vollard, "Souvenirs d'un marchand de tableaux".).
Matière et technique
Lithographie en couleurs sur papier.
Mesures
Hauteur en cm : 51,5
; Largeur en cm : 39,5
Sujet / thème
Paysage
; Port
; Bateau
; Architecture
; Architecture religieuse
; Eglise
Lieu représenté
France
; Saint-Tropez
Domaine
estampe
Propriétaire
Département de la Réunion
Gestionnaire
Musée Léon Dierx
Bibliographie
p.138
De Manet à Picasso : trésors de la Johannesburg art gallery et du Musée Léon Dierx
; p. 60
La Collection Ambroise Vollard du musée Léon-Dierx Les donations de 1912 et 1947
; Notice n° 134, p. 172-173.
Les peintres-graveurs 1895-1913
; Illustration n° 43, p. 71; notice n° 43, p. 26.
Statut administratif
Don de Lucien Vollard, 1947
Exposition
Saint-Denis, 25 novembre 2016 - 4 juin 2017, MLD
; Exposition "De Manet à Picasso : trésors de la Johannesburg Art Gallery et du Musée Léon Dierx"
Facettes
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- SIGNAC Paul
- 1800-1899
- 1898
- 1897
- estampe
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- Saint-Tropez
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