Pégase déchu

Numéro d'inventaire

1947.01.55

Autre numéro

Ancien numéro : 47.01.55/107

Titre

Pégase déchu

Rôle de l'auteur

Création

; Peintre

Auteur

DE GROUX Henry

  • Date de naissance16 novembre 1866
  • Lieu de naissanceBruxelles
  • Date de décès2 janvier 1930
  • Lieu de décèsMarseille
  • Fils du peintre Charles De Groux, Henry De Groux reçoit une solide formation artistique à l’Académie des beaux-arts de Bruxelles avant de connaître son premier succès à vingt-et-un ans avec le “Christ aux Outrages” (Avignon, palais du Roure), refusé au Salon du Champ-de-Mars à Paris en 1892. De 1890 à 1913, il multiplie les allers-retours entre Paris et la Belgique, attitude révélatrice des échanges artistiques entre ces deux pays dont profitent de nombreux artistes belges et français tels qu’Auguste Rodin, Jean Delville, Fernand Khnopff, Félicien Rops, etc. Ainsi, De Groux expose aussi bien à la Libre Esthétique, qu’au Salon d’automne qui lui consacre en 1911 une importante exposition rétrospective. Il appartient au mouvement symboliste et son inspiration s’adapte totalement à ce contexte : il réalise un cycle peint de la “Tétralogie” de Richard Wagner et s’inspire, tout comme Auguste Rodin, de la “Divine Comédie” de Dante Alighieri. D’autres thèmes lui sont chers dès l’instant qu’ils font appel à son imagination débordante : la mythologie, la Bible et l’épopée napoléonienne. Il meurt dans la solitude, sans femme ni enfant, après avoir reçu de la ville de Marseille une commande pour la décoration de l’escalier de l’Opéra, sa dernière œuvre majeure. De nationalité belge, De Groux est considéré aujourd’hui comme un membre de l’école belge, malgré ses nombreux voyages à Paris et son installation définitive en Provence en 1913. La personnalité de l’artiste est aussi complexe et torturée que son art, animée par la fougue, empreinte d’un substrat romantique mêlé à la modernité symboliste qui existe en Belgique à la fin du XIXe siècle. Il a la réputation d’un peintre exalté et paranoïaque, au caractère emporté.

Date de création

1894 : vers

Description

Toutes les contradictions de l’art d’Henri de Groux sont réunies dans cette œuvre : de cheval ailé majestueux dans l’iconographie classique, Pégase, devient chez Groux un animal pitoyable, à la crinière sale et aux ailes inutiles. En fait, l’artiste ne retient de l’histoire du cheval ailé compagnon de Bellérophon et coursier de Jupiter, que la version la plus pessimiste de sa mort : celle où il est chassé de l’Olympe et condamné aux travaux de somme. Pourtant une note optimiste surgit dans la partie supérieure de la composition, où se déploie une constellation qui évoque la prochaine métamorphose de Pégase en étoiles. C’est dans la contradiction qui existe entre la vie et la mort (Pégase dans un cimetière d’animaux), le blanc et le noir (Pégase dans la nuit), la résignation et l’espérance (le regard de Pégase et la constellation), que se situe tout le symbolisme d’Henri de Groux. Les verts et les violets viennent renforcer le caractère mystérieux et fantasmagorique de la scène. Le « Pégase déchu » évoque par son thème mythologique et son pessimisme morbide l’attirance particulière d’Henri de Groux pour un monde fantastique et onirique. Le symbolisme de l’artiste est très personnel, le mettant à l’écart de ce mouvement artistique.

Matière et technique

Fusain et pastel sur toile montée sur chassis.

Mesures

Hauteur en cm : 54,5

; Largeur en cm : 65,5

Sujet / thème

Scène mythologique

; Cheval

Personne représentée

Pégase (mythologie grecque)

Domaine

dessin

Propriétaire

Département de la Réunion

Gestionnaire

Musée Léon Dierx

Bibliographie

p.86

La Collection Ambroise Vollard du musée Léon-Dierx Les donations de 1912 et 1947

; Notice n° 60, p. 104-105.

Le Musée Léon Dierx, La Réunion

; Notice n° 59, p. 53.

Statut administratif

Don de Lucien Vollard, 1947