Le fleuve Scamandre

1989.01.13

Ancien numéro : 89.04.01

Le fleuve Scamandre

Création

; Graveur

RENOIR Auguste En savoir plus

• Date de naissance25 février 1841
• Lieu de naissanceLimoges
• Date de décès3 décembre 1919
• Lieu de décèsCagnes-sur-Mer
• Auguste Renoir débute sa formation à Paris chez un peintre sur porcelaine, puis dans une école de dessin dirigée par un sculpteur. Il est ensuite apprenti en décoration de stores, puis chez un graveur de médailles. À vingt-et-un ans, il entre dans l’atelier de Charles Gleyre où il rencontre Claude Monet et Frédéric Bazille qui forment avec lui les piliers du futur groupe des impressionnistes. Il intègre l’École des beaux-arts en 1864 et participe la même année au Salon. En 1874, Renoir fait partie des artistes exposant chez le photographe Nadar à Paris, lors de l’exposition qui donne naissance au nom des impressionnistes. Jusqu’au début des années 1880, ses tableaux se vendent mal, la reconnaissance ne venant qu’à la fin de cette décennie. Ses thèmes sont alors très familiers : il trouve son inspiration dans les activités quotidiennes de sa femme et de ses enfants. En 1892, tandis que Boussod et Valadon demeurent des acheteurs occasionnels, le marchand Durand-Ruel organise une rétrospective de son œuvre. Deux ans plus tard, il participe à la première exposition de la Libre Esthétique à Bruxelles qui prolonge l’œuvre du groupe des XX fondé par Octave Maus. Au même moment, il fait la connaissance du marchand d’art, Ambroise Vollard, et commence à s’intéresser à la lithographie. Au tournant du siècle, l’état de santé de Renoir se détériore et l’artiste commence à souffrir de violentes crises de rhumatismes. Il s’installe en 1908 dans sa nouvelle propriété des Collettes près de Cagnes-sur-Mer où, vers 1913, il se lance dans la sculpture sur les conseils d’Ambroise Vollard en qui il a toute confiance. D’ailleurs, il le charge, deux ans plus tard, de mener à bien avec Durand-Ruel l’inventaire des œuvres restées à Paris et le félicite chaudement quant au choix des œuvres qui illustrent sa monographie en 1918. Renoir est le peintre de la douceur de vivre. Son pinceau caresse les femmes, effleure les enfants, respire les fleurs et se délecte des paysages toujours renouvelés et sans cesse baignés de lumière. Son œuvre gravé partage souvent les mêmes caractéristiques de légèreté et de délicatesse.

1900 : vers

Le Scamandre, connu aujourd’hui sous le nom de Karamenderes, est un fleuve côtier d’Asie Mineure, dans l’actuelle Turquie. Sa source se situe au mont Ida et il coule dans la plaine de Troie avant de rejoindre la mer, dans l’actuel détroit des Dardanelles. Dans la mythologie grecque, il personnifie le dieu fleuve. Nommé Scamandre par les humains, il est connu au panthéon des dieux sous le nom de Xanthe, mot grec signifiant blond. Scamandre est l’ancêtre de rois et héros troyens, combattant auprès d’eux lors de la guerre contre les Grecs. La gravure d’Auguste Renoir est probablement liée au culte du dieu : il reçoit l’hommage de la virginité des jeunes Troyennes qui s'y baignent la veille de leurs noces. Renoir conçoit deux planches, l’une esquissée, l’autre plus aboutie, avec des variantes dans la position des bras de la femme. Les sujets allégoriques sont rares dans l’œuvre de Renoir. La particularité de ces gravures réside aussi dans la présence d’un nu masculin, sujet peu fréquent dans l’œuvre de Renoir. Gravée vers 1900, la seconde planche illustre le livre « Tableaux, pastels et dessins de Pierre-Auguste Renoir », édité en 1918 par Ambroise Vollard. Dans cette première composition, la femme s’offre, les bras ouverts, au dieu. Cette composition est reprise par Renoir en 1912-1913 dans un dessin à l’encre (Paris, collection privée) titré « La Saône se jetant dans les bras du Rhône ». Il s’agit d’un projet pour une tapisserie commandée par la ville de Lyon à l’artiste qui réalise en 1915 le carton définitif en couleur (Tokyo, Matsuka Museum of Art). Dans ce carton, il ajoute aux deux figures des fleuves, deux autres nus féminins qui se baignent, et insère les quatre figures dans un paysage encadré d’un décor architectural. La tapisserie n’a jamais été réalisée.

Gravure à l'eau-forte sur papier, 2e état

Hauteur en cm : 32,2

; Largeur en cm : 25

Scène allégorique

; Nu

; Femme

estampe

Département de la Réunion

Musée Léon Dierx

De Manet à Picasso : trésors de la Johannesburg art gallery et du Musée Léon Dierx

; Notice n°111, p. 145.

Achat, 1989.

Saint-Denis, 25 novembre 2016 - 4 juin 2017, MLD