Homme nu sur une table torturé par quatre hommes : Ubu à la guerre - planche à imprimer

1992.05.08

Homme nu sur une table torturé par quatre hommes : Ubu à la guerre

titre factice

planche à imprimer

Création

; Graveur

PUY Jean En savoir plus

• Date de naissance8 novembre 1876
• Lieu de naissanceRoanne
• Date de décès6 mars 1960
• Lieu de décèsRoanne
• Jean Puy commence ses études artistiques à l’École des beaux-arts de Lyon dans un atelier d’architecture. Il suit des cours complémentaires de dessin chez le portraitiste Tollet qui lui donne le goût de la peinture. Il se rend à Paris à vingt-et-un ans, en 1897, au moment où la peinture s’apprête à entrer dans l’ère moderne du XXe siècle. Il s’inscrit à l’Académie Julian dans l’atelier de Jean-Paul Laurens. Insatisfait, il rejoint la toute nouvelle « académie » créée par Eugène Carrière, qui dispense à ses élèves un enseignement libre et les propulse vers un art résolument moderne. Ce passage chez Carrière marque une étape fondamentale dans l’œuvre de Puy : il y rencontre Henri Matisse, André Derain et les futurs fauves parmi lesquels on le retrouve au Salon d’automne de 1905. Puy reste toute sa vie très marqué par sa période fauve, pourtant très brève (1904-1908) et par l’influence de son ami Henri Matisse. Il ne s’associe à aucun autre mouvement et peut donc être considéré comme un peintre indépendant, partisan d’une peinture de compromis entre impressionnisme et fauvisme. Mobilisé pendant la guerre de 1914, il se lance à son retour dans la gravure, sur les conseils du marchand d’art Ambroise Vollard. Puy n’est pas méconnu de son vivant, bien que très en marge de l’avant-garde de l’entre-deux-guerres. Il expose régulièrement à la galerie Druet jusqu’en 1938 et Bernheim Jeune lui consacre une exposition particulière en 1930. Au moment de la Seconde Guerre mondiale, il se retire dans sa région natale pour ne faire plus que de succinctes apparitions sur la scène artistique parisienne. Il devient en revanche une figure importante de la vie artistique locale. Il puise ses thèmes de prédilection dans la vie quotidienne pour les figures, en Bretagne et dans le Midi pour ses nombreux paysages.

1923

Il s'agit d'une plaque d'impression pour l'illustration du livre "Ubu à la guerre", édité par Ambroise Vollard.Le Père Ubu est un personnage de fiction créé par l’écrivain français Alfred Jarry. Grotesque, tragi-comique, incarnation de l’abus du pouvoir, Ubu est le symbole monstrueux de toutes les brutes stupides. En 1896, Jarry le met en scène au Théâtre de l’œuvre à Paris : « Ubu roi » provoque un scandale, le public n’appréciant pas le ton provocateur, absurde à l’humour gras de l’auteur. Ambroise Vollard se passionne pour le personnage d’Ubu. Le marchand se lie d’amitié avec Jarry, régulièrement reçu dans la célèbre cave de sa galerie, avec d’autres peintres, auteurs ou musiciens qui partagent avec le créateur d’Ubu le goût du paradoxe et de l’absurde. Il contribue à éditer en 1901 le « Grand Almanach du Père Ubu ». Après la mort de Jarry en 1907, Vollard rachète les droits à sa famille et à son éditeur et reprend à son compte le personnage d’Ubu. Le marchand, déjà auteur d’une biographie sur Cézanne, écrit à partir de 1916 la suite des aventures du père Ubu. Il le met en scène « à l’hôpital », « à l’aviation », « à la guerre », « à la société des nations », « au pays des soviets » ou « aux colonies ». De 1918 à 1920, à la demande de Vollard son marchand, Jean Puy illustre « Ubu à la guerre ». Le texte, une satire grinçante de la guerre, s’inspire des horreurs vues au front par Jean Puy et mentionnées dans sa correspondance avec Vollard. Le livre parait en 1923 dans une édition luxueuse : trois cent soixante-quinze exemplaires illustrés de huit gravures, une lithographie et cent neuf zincs gravés. Le recours à ce dernier procédé permet à Vollard « de préserver l’aspect lisse des gravures sur bois ». Les illustrations pleines de fantaisie et d’énergie, extrêmement imaginatives de Jean Puy réalisées pour « Ubu à la Guerre » contrastent étonnamment avec ses peintures plus sages et calmes, faisant dire à l’artiste lui-même qu’il est doté de deux « moi » contradictoires.

Planche à imprimer en zinc découpé fixé sur bois.

Hauteur en cm : 22

Largeur en cm : 18

Epaisseur en cm : 2

Scène de genre

estampe

Département de la Réunion

Musée Léon Dierx

Achat, 1992.