Étude pour le portrait de Vollard

2002.02.01

Étude pour le portrait de Vollard

Création

; Lithographe

FORAIN Jean-Louis En savoir plus

• Date de naissance23 octobre 1852
• Lieu de naissanceReims
• Date de décès11 juillet 1931
• Lieu de décèsParis
• Jean-Louis Forain est surtout célèbre de son vivant pour ses caricatures et ses dessins humoristiques publiés dans les journaux satiriques parisiens. Fils d’un petit artisan en peinture, il manifeste très jeune un talent certain pour le dessin, accru lorsque sa famille vient s’installer à Paris en 1863. Il assiste alors aux balbutiements de l’avant-garde artistique et à l’éclosion de l’impressionnisme en 1874. Un peu plus jeune que les principaux tenants de ce mouvement, il n’y adhère pas immédiatement. Il effectue une formation fragmentée dans divers ateliers notamment chez Jean Baptiste Carpeaux, Jean Léon Gérôme et le caricaturiste André Gill. Toutefois, c’est avant tout l’école de la rue qui convient à ce jeune artiste, bohème et débauché, ami d’Arthur Rimbaud avec qui il partage quelque temps un logement. Pour gagner sa vie, il réalise des portraits mortuaires et parvient à vendre en 1875 ses premiers dessins à quelques petits journaux satiriques comme “Le Chat noir” ou “Le Scapin”. Comme dessinateur, il entame une carrière d’artiste aux débuts difficiles avant de rencontrer Édouard Manet et Edgar Degas qui le propulsent au sein du milieu impressionniste. Il participe aux quatre dernières expositions du groupe et la critique le remarque. Il bénéficie en outre du soutien de l’écrivain et critique d’art Joris-Karl Huysmans, qui par ses articles élogieux contribue à le faire sortir de l’ombre. En 1880, l’écrivain lui propose d’illustrer ses “Croquis parisiens” avec Jean François Raffaelli. Dès lors, Forain connaît une ascension progressive et constante vers le succès et la stabilité, qui commence par l’acceptation d’une de ses toiles au Salon de 1884. Il se détourne alors momentanément du dessin satirique pour reprendre ses pinceaux abandonnés faute de moyens financiers. Deux ans plus tard, Paul Durand-Ruel expose ses toiles dans sa galerie de New York, aux côtés de celles d’Auguste Renoir, d’Édouard Manet et des autres impressionnistes. Parallèlement, ses dessins sont acceptés au “Figaro”, journal avec lequel il collabore jusqu’en 1925. La verve et les satires caustiques de cet artiste suscitent de son vivant crainte et admiration.

1905

Un peu après que Edgar Degas ait présenté Jean-Louis Forain au groupe des impressionnistes, Ambroise Vollard, jeune étudiant, fait sa connaissance et remarque aussitôt son travail : "J'ai vu Forain pour la première fois il y a quelque cinquante ans ? A cette époque, je faisais mon droit et déjà tout ce qui touchait à l'art m'attirait". Cet extrait des "Souvenirs d'un marchand" de tableaux permet de situer leur rencontre entre 1888 et 1892, ce qui signifie que Forain est peut-être le premier artiste à avoir été remarqué par Vollard, avant même que celui-ci ne devienne marchand. Le portrait lithographié d'Ambroise Vollard est conçu selon le même principe que ceux de Renoir ; le trait est rapide et spontané et se dirige toujours dans le même sens, de droite à gauche. Cette oeuvre confirme la nature de la préoccupation principale de l'artiste à travers ce type de portraits : privilégier l'expression sans alourdir le dessin et obtenir une image simple et vraie de son modèle. Il existe une version définitive de ce portrait de Vollard. (voir musée Léon-Dierx INV. 1947.01.45). Toutes ces versions présentent un point commun : les yeux, sombres, petits et toujours froncés du marchand, qui avait pourtant la réputation d'être un hôte sympathique et bon vivant, comme en témoignent les convives des dîners de la Cave et le tableau de Bonnard, "La Cave de Vollard" (1907, coll. Part.).

Lithographie sur papier.

Longueur en cm : 61

; Largeur en cm : 46

Portrait

Vollard Ambroise : Personne(s) représentées

estampe

Département de la Réunion

Musée Léon Dierx

Achat, 2002.